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Dans Revolutionary Road, nous faisons la connaissance d’April et Frank Wheeler, ainsi que de plusieurs amis et collègues. April et Frank forment un couple magnifique. La vie leur sourit : maison, jardin, enfants, travail… et l’amour, tellement d’amour. Ils ont tout. Ils osent rêver en grand et sont déterminés à vivre pleinement leur vie. Pour ne pas sombrer dans une existence bourgeoise étroite dans une société où la conformité est devenue le plus grand bien, ils conçoivent le plan radical de tout laisser derrière eux et de déménager à Paris pour commencer une nouvelle vie. Mais ils sont rattrapés par la réalité, et leur rêve est anéanti. Par frustration face à leur rêve brisé, ils se tournent l’un contre l’autre, transformant leur amour en cauchemar.
Après l’exploration de l’œuvre d’Ingmar Bergman avec Infidèles, la performance de STAN et De Roovers en 2018, nous plongeons encore plus loin dans le domaine de l’échec humain avec Revolutionary Road de Richard Yates. Le livre incarne la quête de la liberté et de l’amour désintéressé, ainsi que l’immense force et courage nécessaires pour changer radicalement sa vie. Dans la version théâtrale, ces thèmes deviendront encore plus clairs. Plus que dans Infidèles, cette histoire englobe non seulement l’aspect relationnel mais aussi une dimension sociale et politique prononcée, en en faisant une critique impitoyable de la nature étouffante et anéantissante des attentes sociales, et montrant à quel point il est difficile d’y échapper. Bien que se déroulant dans l’Amérique des années 1950, cette histoire construit un pont clair vers la société occidentale d’aujourd’hui. Pensez à l’uniformisation de la pensée, à la révolution néolibérale, à la révolution du “soyez juste normal” d’un pays comme les Pays-Bas, ou à la peur et à l’aversion toujours présentes envers “l’autre” dans notre propre pays. Revolutionary Road est un récit sur la tromperie du bonheur domestique, sur l’harmonie apparente derrière laquelle se cache un monde de désespoir, sur l’amour se retournant progressivement contre l’autre par impuissance, sur ce que vous pensez vraiment par rapport à ce que vous dites, sur qui vous voulez être par rapport à qui vous êtes finalement, sur le désir d’échapper à tout mais d’être incapable de s’échapper soi-même, sur le désir de déclencher une révolution mais de se perdre dans son propre esprit.
Deux jeunes acteurs, Ivana Noa et Flor Van Severen, endossent les rôles d’April et Frank Wheeler, tandis que Jolente De Keersmaeker et Robby Cleiren jouent tous les autres rôles. Deux générations d’acteurs avec un grand amour pour le texte visent à créer une “maison de portes closes” où ils s’engagent dans de féroces confrontations avec les dialogues incisifs de Richard Yates. Quelque chose entre Qui a peur de Virginia Woolf et un quatuor à cordes de Dmitri Chostakovitch.
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de et avec Robby Cleiren, Jolente De Keersmaeker, Ivana Noa et Flor Van Severen
texte Richard Yates
éditeur Jacob Derwig, STAN & De Roovers
traduction Marijke Emeis, STAN & De Roovers
musique et oeil extérieur Frank Vercruyssen
costumes An d’Huys
conception lumière et décor Stef Stessel
production STAN & De Roovers
en coproduction avec Per Podium
avec le soutien du Tax Shelter du gouvernement fédéral par le biais du Cronos Invest
TG STAN et De Roovers sont subventionnés par la Communauté flamande
“Revolutionary Road, de STAN et De Roovers, met en scène deux générations et leur vision de la vie et de l’amour, qui s’entrechoquent dans une pièce bien construite et superbement interprétée.”
hetTheaterFestival, rapport du jury
